Réflexions et échanges autour de la présentation sur les dys et les mathématiques lycée Renoir, mars 2013.
Nous étions peu et la réunion n'a duré qu'une petite heure, mais les échanges ont été riches et nombreux, et se sont prolongés de façon informelle par e-mail et en salle des profs.
La question du raisonnement "différent" et du résultat juste
Les collègues présents ont unanimement adhéré à l'idée qu'un raisonnement "différent" peut être accepté. Néanmoins, ils ont signalé que pour d'autres collègues, tout raisonnement qui n'est pas le raisonnement attendu est considéré comme "faux". Il semblerait donc qu'une fois de plus, cela soit la question de l'évaluation qui ressorte.
La marge de liberté nécessaire que tout enseignant a dans les modalités de son évaluation peut ainsi être parfois au détriment des élèves dys.
Mais que faire?
Le repérage des dyscalculiques
Les enseignants de mathématiques se sont interrogés: "Les élèves dyscalculiques sont mal repérés, précisément parce que la dyscalculie est mal connue. Quels signes, nous enseignants de mathématiques qui sommes en première ligne, pouvons-nous repérer pour avoir des soupçons et donc orienter l'élève vers un orthophoniste qui établira un diagnostic?" La question se pose avec acuité dans un département où les orthophonistes sont malheureusement débordés et ne pourront pas recevoir tous les élèves qui ont des difficultés en mathématiques!
Après quelques recherches, il semblerait qu'aucun outil n'existe pour le lycée. S'il en existe, il s'agit d'outils que nous ne sommes pas habilités à manipuler et qui nécessitent des compétences que nous n'avons pas. Bref, aucun outil pour permettre à un enseignant de lycée de voir s'il a en face de lui un élève "simplement en difficulté" ou un élève avec un trouble dys potentiel.
La question est bien entendu de taille, puisqu'en tant qu'enseignants, nous savons tous que résoudre les difficultés d'un élève "banal" relève de notre travail. Mais un élève souffrant de troubles dys a des particularités d'apprentissage et le diagnostic d'un professionnel est nécessaire pour que l'on puisse savoir qui est qui et donc adapter notre pédagogie (même si certaines pratiques sont au bénéfice de tous). De plus, la dyscalculie est très visible en mathématiques, mais moins dans d'autres matières, dans lesquelles pourtant, elle créera des obstacles.
Certains enseignants m'ont fait part de leur souhait, si aucun outil n'était trouvé, de créer cet outil et je me suis proposée comme cobaye. A suivre...